Samedi matin, pendant que les outardes vont paître sur les rives de l’Outaouais, un groupe d’irréductibles attent fébrilement que les banlieusards installent leur tables sur le bord du trottoir. Sept heures trente et déjà plusieurs rôdeurs dans les rues des Jardins Taché.

Moins de 20 minutes après l’installation du matériel, déjà une première vente : deux fabuleux colliers en perles de plastique. À la façon balinaise, nous avons célébré cette première vente. Huit heures quarante-cinq, une douzaine de personnes magasinent dans notre entrée. Des Barbies? Non. Appareil photo? Non. Mais un excellent disque de Stéphane Dufour. Neuf heures trente, nous sommes même obligés d’augmenter les stocks de matériel de cuisine et les plantes. Onze heures, ça négocie dure, 50 cennes, 1 piastre ou deux. Tout doit être vendu.

La vente de garage pourrait facilement être le sujet d’un travail d’anthropologie (peut-être est-ce déjà fait). À regarder, les mêmes voitures passées et repassées sur la rue en attendant que les prix descendent. À suivre, les chercheurs de trésors présents à l’aurore qui repasseront au crépuscule pour prendre leur dû à travers les vieux matelas et les parasols à cocktail. À déjouer, les acheteurs qui vident leur poches pour un filtre à eau encore neuf puis recommencent leur manège trois maisons plus loin. Tout cela en analysant le flux de cochonneries entre voisins. Les conclusions montreraient surement que la théière en porcelaine blanche est passée d’un bout de rue à l’autre en moins de 4 ventes de garage.

Pour finir, la chronologie en photos. Essayer de trouver nos ventes heure après heure.

7h30	8h30	10h00	11h30