28.11.04
Fourmillerez
La vie à Iligan implique certains désagréments (agéablement compensés par une multitude de bons cotés). Comme l'hiver est assez chaud, les maisons ne sont pas vraiment étanches. En fait, nous sommes chanceux car la nôtre est en ciment et céramique alors que plusieurs Iliganons vivent dans des maisons en bois et en bambous (très aérées). Nous vivons pour aisni dire, en communauté avec plusieurs autres organismes vivants et ça fourmille. Fourmis, coquerelles, geckos et chat co-habitent plus ou moins officiellement avec nous. Certains des organismes pensent faire du commensalisme alors que nous croyons qu'ils sont plutôt parasite...
Les boules à mites sont venus à bout des coquerelles mais les fourmis sont toujours des millions à utiliser notre plancher comme une autoroute. Nous avons beau utiliser tous les moyens possibles, elles continuent à arriver par centaines. Au dernier décompte, on parlait de plus de 100 000 victimes dans leur rang. Il y a des moments où je crois que le réalisateur du Seigneur des anneaux s'est inspiré des fourmis pour certaines prises de vue. À voir avancer des milliers de fourmis en rangs serrés vers un morceau de nouilles, on pourrait s'y méprendre (au moins au plan millimétrique!) Nous avons tenté de convaincre le gecko de se joindre à nos forces (celle des anneaux bien sûr) mais malheureusement, il a refusé. Et, impossible de contrôler ses déplacements, non plus. Heureusement que les Filipinos croient que la présence d'un gecko dans la maison apporte la chance.
Reste que nous n'avons pas que des mauvaises expériences avec les animaux de la maison. La Castafiore, notre chatte adoptive (elle a adopté nos boîtes de thon initialement) est de plus en plus confortable dans la maison et devrait agrandir sa famille d'ici quelques mois à notre grand plaisir. À l'entendre, vous comprendriez son surnom...
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Ça fourmille aussi au Scrabble, où "fourmillerez" a été un des plus longs mots inscrits sur la grille (il y avait que trois cases de libre sur cette ligne....). Avec quelques romans, le blogue et internet, le scrabble est parmi les seuls moyens de rester connecter avec le français. Il y a bien un restaurant italo-filipino tenu par un suisse de Genève qui quand nous sommes là, met de la musique francophone et un prêtre camerounais qui donne des cours de français sinon c'est l'océan anglophone avec quelques iles visayans...**********************
21.11.04
Bowling, petite bière et karaoke
Vendredi soir, le soleil est maintenant couché et la température reprend un niveau agréable de 26 degrés Celsius (et non Farenheit). Nous nous retrouvons à quelques pas de la maison à notre lieu de rencontre préféré: le Tourist Inn Bowling Lane
Contrairement aux autres soirs, nous nous sommes attablés près du videoke, cette vilaine machine qui vous force à chanter. Et quelle machine! Placé dans un coin de la pièce, elle appelle les artistes en herbe à choisir une chanson et à déposer cinq pesos. Sur son écran, des vidéos de bikinis et de plages. On croirait que c'est pour faire décrocher les yeux du texte. Les Philipinos adorent leur videoke. On en retrouve un peu partout dans les restaurants, les bars et même sous des abris en nipa (feuilles de palmiers) dans des terrains vagues. Partout où il y a de l'électricité, ils peuvent sévir (le videoke solaire n'a pas été inventé encore!)
Des chansons principalement en anglais et en tagalog, quelques unes sont en espagnol également. Le catalogue comprend au moins 10000 chansons dont des grands succès des années 50, des chansons de Noël, des Top 10 des Beatles à Britney Spears en passant par Celine Dion. La légende dit que les Philippines ont un faible taux d'analphabétisation grace aux videoke. Évidemment puisque dès les classes terminées, les élèves arrêtent aux videokes pour une petite chanson avant de rentrer à la maison. Plus la soirée avance, plus la petite bière élimine les inhibitions et les chansons ont plus de significations: peines d'amours, absence, deuil ou lune de miel, le videoke permet d'évacuer tous les sentiments sans perdre la face (très important dans la culture pinoy) selon la légende.
En première mondiale, nous avons donc chanter pour le plaisir du public quelques uns de nos meilleurs morceaux.... Funky Town et We didn't start the Fire. Nous sommes maintenant près pour Star Académie IV (on ratera les auditions pour le numéro III :)
Contrairement aux autres soirs, nous nous sommes attablés près du videoke, cette vilaine machine qui vous force à chanter. Et quelle machine! Placé dans un coin de la pièce, elle appelle les artistes en herbe à choisir une chanson et à déposer cinq pesos. Sur son écran, des vidéos de bikinis et de plages. On croirait que c'est pour faire décrocher les yeux du texte. Les Philipinos adorent leur videoke. On en retrouve un peu partout dans les restaurants, les bars et même sous des abris en nipa (feuilles de palmiers) dans des terrains vagues. Partout où il y a de l'électricité, ils peuvent sévir (le videoke solaire n'a pas été inventé encore!)
Des chansons principalement en anglais et en tagalog, quelques unes sont en espagnol également. Le catalogue comprend au moins 10000 chansons dont des grands succès des années 50, des chansons de Noël, des Top 10 des Beatles à Britney Spears en passant par Celine Dion. La légende dit que les Philippines ont un faible taux d'analphabétisation grace aux videoke. Évidemment puisque dès les classes terminées, les élèves arrêtent aux videokes pour une petite chanson avant de rentrer à la maison. Plus la soirée avance, plus la petite bière élimine les inhibitions et les chansons ont plus de significations: peines d'amours, absence, deuil ou lune de miel, le videoke permet d'évacuer tous les sentiments sans perdre la face (très important dans la culture pinoy) selon la légende.
En première mondiale, nous avons donc chanter pour le plaisir du public quelques uns de nos meilleurs morceaux.... Funky Town et We didn't start the Fire. Nous sommes maintenant près pour Star Académie IV (on ratera les auditions pour le numéro III :)
17.11.04
Un petit coin de paradis
Quoi faire quand vous devez quitter Iligan pour quelques jours pour relaxer un peu?
Eh bien, on file vers Camiguin, une petite ile à quatre heures de Iligan dans la mer de Bohol. À peu près la grandeur de l'ile d'Orléans (le tour de l'ile en 63 km), Camiguin a sept volcans et de magnifiques plages d'origine volcanique. La dernière éruption remonter à 1951, mais il y a toujours de l'eau chaude aux "hot springs" et de l'eau froide aux "cold springs" le seul problème est que les robinets ne sont pas situés dans la même coulée...
Malgré que les plages soient brune foncé, il y a à 2 km de la cote de Yumbing un banc de sable "White Island" accessible par bateau. Pas de cocotier, juste du sable. pas de bière, juste de l'eau salée. Cent mètres par vingt, l'ilet est baigné par une eau limpide turquoise. À la limite du banc de sable, le récif de corail s'ouvre et protège les milliers de poissons multicolores. Idéal pour le snorkeling.
En plus de la plage et des sources thermales, il y a la montagne, la bouffe et la culture. On a fait le tour en scooter et on a répertorié une foule d'activités pour notre prochaine fois et notre prochain récit.
Le photo-reportage est maintenant en ligne.
Sur un autre front, les cours de langue sont terminés et j'ai maintenant plein de temps libre pendant que Geneviève travaille. J'en profiterai pour écrire un peu plus sur la vie à Iligan...
Ayo-Ayo!
8.11.04
Du coté de Dableston
VSO-Toscadar travaille avec plusieurs partenaires dans les provinces de Lanao del norte et de Lanao del sur. En meranao, Lanao signifie « lac ». Les provinces sont situées de part et d’autre du Lac Lanao (le lac lac). Cette fin de semaine, un volontaire devait visiter sa future organisation hôte dans la région de Lanao del norte et on nous a offert de visiter l’organisation et ses projets.
Prêts à partir samedi matin en direction de Maranding pour visiter LAFCCOD. À l’agenda, visite de quelques projets dans différents barangays de la province et rencontre des partenaires locaux. Sur la route de Maranding, nous nous sommes arrêtés dans une ferme d’élevage de crabes et de tilapias (financée par l’ACDI). Les responsables nous ont accueillis chaleureusement en nous expliquant leur exploitation et leurs réussites. La pêche fut bonne : nous sommes repartis avec quelques kilos de crabes bien vivants.
Deuxième arrêt à Dableston, petit barangay d’une centaine d’habitants situé sur la côte de la baie de Iliana. Pour s’y rendre, on doit traverser la crête des montagnes sur une route en construction (le gouvernement a décidé de paver la route pour faciliter le déplacement des troupes miliaires et, peut-être, le développement économique de la région) puis marcher un kilomètre avant d’arriver à Dabelston. Un village de pêcheurs typique avec ses maisons longeant la rive, des dizaines de pirogues (dont certaines financées encore une fois par l’ACDI), des filets qui sèchent au soleil. À notre arrivée, les pêcheurs revenaient avec leurs captures et c’était l’étape de la pesée avant d’emballer les thons qui seront vendus en ville plus tard. Aidés de carabaos, ils ramenaient leurs prises jusqu’à une petite place où tous assistaient à la pesée officielle.
Les crabes nous attendaient ensuite dans un festin marin. Des dizaines de personnes nous ont accueillis pour dîner. Après dîner, ils nous ont parlé de leur projet, soit l’établissement d’un sanctuaire marin. Par l’entremise de ce sanctuaire, mis sur pied en collaboration avec un ancien volontaire, ils souhaitent améliorer la qualité et la pérennité de la faune aquatique. Il semblerait même que depuis sa création la pêche est meilleure.
Durant l’après-midi, nous avons continué la route vers Bangaan pour visiter une installation de production de sel. Encore une fois, toute la communauté nous a accueillis. On nous a expliqué que récemment, la communauté a entrepris des essais et découvert un procédé plus efficace pour extraire le sel et qu’ils prévoyaient reprendre l’exploitation la semaine prochaine avec leur nouveau procédé. La recherche et le développement avaient porté fruit.
Notre dernière visite de la journée fut un site d’aquaculture aménagé dans une mangrove reconstituée. À travers les méandres de la mangrove, les villageois ont installés plusieurs enclos pour l’élevage du tilapia, du bangus (milkfish) et du crabe. En jouant avec les marées et différentes digues, l’exploitation peut tirer parti des nutriments de la mer. Par la suite, l’eau de coco a coulé à flots. Il faut dire que le soleil brille fort à Sigayan.
Partout, où nous sommes passés, les gens nous ont reçus avec joie, sourire et sincérité. Quelques mots de Cebuano et leur accueil devenait encore plus chaleureux. Malgré leurs problèmes, ces gens rigolent tout le temps et ont un rire communicatif. Bien que nous comprenions que moins du quart des conversations, on riait avec eux.
Sur le front touristique : La region de Sultan nga Dimaporo dans la province de Lanao del Norte, est magnifique. La baie de Iliana s’ouvre sur une petite plaine côtière avec mangroves et cocoteraies puis sur les montagnes. En altitude, on produit surtout des légumes alors que plus bas, le riz, les bananes et les noix de coco poussent partout. À un moment, descendant des montagnes, nous avons une vue magnifique sur Bangaan alors qu’en arrière-plan la baie de Iliana donnait dans le bleu foncé et découpait une rangée de cocotiers et de palmiers le long de rizières. Malheureusement ou heureusement c’est selon, aucune infrastructure touristique.
La suite du reportage photo.

Deuxième arrêt à Dableston, petit barangay d’une centaine d’habitants situé sur la côte de la baie de Iliana. Pour s’y rendre, on doit traverser la crête des montagnes sur une route en construction (le gouvernement a décidé de paver la route pour faciliter le déplacement des troupes miliaires et, peut-être, le développement économique de la région) puis marcher un kilomètre avant d’arriver à Dabelston. Un village de pêcheurs typique avec ses maisons longeant la rive, des dizaines de pirogues (dont certaines financées encore une fois par l’ACDI), des filets qui sèchent au soleil. À notre arrivée, les pêcheurs revenaient avec leurs captures et c’était l’étape de la pesée avant d’emballer les thons qui seront vendus en ville plus tard. Aidés de carabaos, ils ramenaient leurs prises jusqu’à une petite place où tous assistaient à la pesée officielle.

Durant l’après-midi, nous avons continué la route vers Bangaan pour visiter une installation de production de sel. Encore une fois, toute la communauté nous a accueillis. On nous a expliqué que récemment, la communauté a entrepris des essais et découvert un procédé plus efficace pour extraire le sel et qu’ils prévoyaient reprendre l’exploitation la semaine prochaine avec leur nouveau procédé. La recherche et le développement avaient porté fruit.

Partout, où nous sommes passés, les gens nous ont reçus avec joie, sourire et sincérité. Quelques mots de Cebuano et leur accueil devenait encore plus chaleureux. Malgré leurs problèmes, ces gens rigolent tout le temps et ont un rire communicatif. Bien que nous comprenions que moins du quart des conversations, on riait avec eux.
Sur le front touristique : La region de Sultan nga Dimaporo dans la province de Lanao del Norte, est magnifique. La baie de Iliana s’ouvre sur une petite plaine côtière avec mangroves et cocoteraies puis sur les montagnes. En altitude, on produit surtout des légumes alors que plus bas, le riz, les bananes et les noix de coco poussent partout. À un moment, descendant des montagnes, nous avons une vue magnifique sur Bangaan alors qu’en arrière-plan la baie de Iliana donnait dans le bleu foncé et découpait une rangée de cocotiers et de palmiers le long de rizières. Malheureusement ou heureusement c’est selon, aucune infrastructure touristique.
La suite du reportage photo.
4.11.04
La belle vie
La dirty kitchen est situee derrière la maison et s il y a 4 murs, il n y a pas de plafond. L espace est environ 1 Yanick par 1 Yanick (6 pied par 6 pied). Il y a un comptoir et un lavabo, des cordes pour accrocher le linge mais pas de gaz pour cuisiner. En fait, la dirty kitchen sert surtout à arranger le poisson, la bouffe qui pue (comme le durian!) et faire le lavage.
Pour l instant on ne se sert pas de la dirty kitchen pour cuisiner. Nous mangeons à la maison environ 1 soir sur 2. L autre soir nous sommes au resto et on dîne généralement au bureau de nouilles ramens! Il faut dire qu il en coûte plus cher cuisiner que d aller au resto! Alors si on cuisine, c est parce que nous aimons ça. Lorsque nous mangeons a la maison, nous achetons le riz déjà cuit ce qui nous sauve du temps et nous donne moins chaud. Mais il faut laver la vaisselle immédiatement après, sinon nous sommes infeste par les fourmis. Et puisque nous n aimons pas faire la vaisselle,...
Les coûts pour les nouilles ramens pour 2 sont de 36 pesos, un souper cuisine environ 200 pesos et un souper au resto environ 200 pesos. La bière est 25 pesos. 1$ can vaut 45 pesos maintenant.
Pour le lavage, on va porter notre lavage environ 1 fois semaine au lavomat. En 24 heures notre linge est propre, plie et repasse. Merveilleux! Entre temps on lave un morceau ou deux a la main dans notre dirty kitchen. Ca nous coûte environ 25 pesos le kilo de linge.
Sur le front menager, nous venons d engager une femme de ménage qui va venir une fois par semaine a la maison pour faire le ménage (laver les planchers, la vaisselle du jour, les toilettes,...) Rien d extravagant. Ca nous coute 150 pesos/semaine. Des collegues de travail ont une mana ou une "bonne" qui reste a la maison et qui fait la bouffe , l épicerie et tout et tout. Nous n avons pas ça premièrement parce que nous n en avons pas vraiment besoin, ça coûte cher et ensuite parce que ça me mettrait trop mal a l aise.
La belle vie quand même, non?
Pour l instant on ne se sert pas de la dirty kitchen pour cuisiner. Nous mangeons à la maison environ 1 soir sur 2. L autre soir nous sommes au resto et on dîne généralement au bureau de nouilles ramens! Il faut dire qu il en coûte plus cher cuisiner que d aller au resto! Alors si on cuisine, c est parce que nous aimons ça. Lorsque nous mangeons a la maison, nous achetons le riz déjà cuit ce qui nous sauve du temps et nous donne moins chaud. Mais il faut laver la vaisselle immédiatement après, sinon nous sommes infeste par les fourmis. Et puisque nous n aimons pas faire la vaisselle,...
Les coûts pour les nouilles ramens pour 2 sont de 36 pesos, un souper cuisine environ 200 pesos et un souper au resto environ 200 pesos. La bière est 25 pesos. 1$ can vaut 45 pesos maintenant.
Pour le lavage, on va porter notre lavage environ 1 fois semaine au lavomat. En 24 heures notre linge est propre, plie et repasse. Merveilleux! Entre temps on lave un morceau ou deux a la main dans notre dirty kitchen. Ca nous coûte environ 25 pesos le kilo de linge.
Sur le front menager, nous venons d engager une femme de ménage qui va venir une fois par semaine a la maison pour faire le ménage (laver les planchers, la vaisselle du jour, les toilettes,...) Rien d extravagant. Ca nous coute 150 pesos/semaine. Des collegues de travail ont une mana ou une "bonne" qui reste a la maison et qui fait la bouffe , l épicerie et tout et tout. Nous n avons pas ça premièrement parce que nous n en avons pas vraiment besoin, ça coûte cher et ensuite parce que ça me mettrait trop mal a l aise.
La belle vie quand même, non?
Comprendre une ville
C’est étrange comment le processus d’adaptation fonctionne, comment on finit par comprendre une ville, s’y sentir bien, l’apprécier et peut-être un jour l’aimer réellement.
Découvrir Iligan me fait penser aux sentiments qu’on doit ressentir lorsqu’on crinque une boîte à surprise : anxieuse, toujours aux aguets, prête à tout dans l’attente que le clown sorte de la foutue boîte. Savant mélange de craintes, de plaisir d’avoir peur et de curiosité.
Au début, pas question de réfléchir, il faut simplement se fier à ses sens. Le trafic: plein d’autos, de jeepneys, de motos, qui obéissent à des règles qui me sont totalement inconnues. Du monde : partout, tout le temps, qui t’interpellent « Hey Joe! », te scrutent (de la tête au pied et retour à la tête), te touchent (voulu ou pas, peu importe, c’est toujours très étrange se faire toucher par un étranger, je trouve!), t’interrogent (d’où tu viens, ou tu vas, pourquoi….avant de savoir que ces questions ne sont que des formules de politesse auxquels de réelles réponses ne sont pas attendues, ça nous a pris un bail!). Des sons : des gens qui crient ou parlent (dans une langue qui ressemble drôlement à du chinois selon moi!), des klaxons, des chiens qui jappent, des coqs qui coqoricottes, des cochons qui « cochonnent » (La question du jour : quel son fait le cochon?!), la radio à tue-tête, des enfants qui jouent, des karaokes ou les futurs stars académiciens des Philippines hurlent leurs états d’âmes (y paraît que c’est grâce à ces boîtes à chansons que le taux de suicide est bas aux Philippines,…théorie d’un de nos fellow volontaires!). Des odeurs de : sueur (à 30 degrés à l’ombre fallait s’y attendre), de poulets qui grillent à tous les coins de rues, de brochettes sur le barbecue (ne me demandez pas de quoi : c’est jaune, étroit et tout en colimaçon! Non je n’ai pas goûté et je n’y compte pas pour l’instant et non je ne crois pas que ce soient des légumes maman), de poissons frais chauffés par le soleil, de viandes qui faisandent, de pisse (ils pissent partout : sur les roues des voitures, au coin des maisons…après tout pourquoi se priver? Ils ne se la gèlent pas et oubliez ça les toilettes publiques ici!), de savon (ils sont très proprets, toujours bien mis et bien propre, un vrai mystère dans cette ville de poussière et de bouette!). Une ville grouillante de vies (humaine et animale surtout, pas beaucoup de végétal au premier coup d’œil à tout le moins.) quoi!
Aussi étonnant que ça puisse paraître, après quelques temps on s’y fait à tout ça. On commence par identifier certains endroits clés (le bon resto pas cher, climatisé et pas bondé, le café internet avec connexion haute vitesse, la vendeuse de légumes - toujours la même question de s’apprivoiser mutuellement- et le Gaisano, soit le seul magasin « comme chez-nous » et bien sûr le bar- à la fin même plus besoin de la commander notre San Miguel, elle apparaît comme par magie), ensuite on détermine la route à suivre pour se rendre du points A au points B (quel jeepney prendre, ou débarquer est-ce qu’on marche jusque là,…).
Après quelque temps de ce manège, on dirait que la connexion entre nos yeux et notre cerveau se fait de nouveau. Comme si la ligne n’était plus surchauffée par toutes les informations fournies par nos autres sens… Et tout d’un coup on voit : le ciné au deuxième étage d’une bâtisse qui n’a l’air de rien, un petit magasin de cossins faits main, le petit café de coin de rue d’où on peut tout observer, le sari-sari (dépanneur). C’est comme si on découvrait la ville de nouveau.
Voilà ou j’en suis, mais j’imagine qu’après la vue, l’ouie me reviendra de même que la parole!!! En fait, je ne m’inquiète pas trop et je pense bien qu’un jour je serai aussi à l’aise ici que dans n’importe quelle ville du Québec,…c’est mon sixième sens qui me le dit!
Découvrir Iligan me fait penser aux sentiments qu’on doit ressentir lorsqu’on crinque une boîte à surprise : anxieuse, toujours aux aguets, prête à tout dans l’attente que le clown sorte de la foutue boîte. Savant mélange de craintes, de plaisir d’avoir peur et de curiosité.
Au début, pas question de réfléchir, il faut simplement se fier à ses sens. Le trafic: plein d’autos, de jeepneys, de motos, qui obéissent à des règles qui me sont totalement inconnues. Du monde : partout, tout le temps, qui t’interpellent « Hey Joe! », te scrutent (de la tête au pied et retour à la tête), te touchent (voulu ou pas, peu importe, c’est toujours très étrange se faire toucher par un étranger, je trouve!), t’interrogent (d’où tu viens, ou tu vas, pourquoi….avant de savoir que ces questions ne sont que des formules de politesse auxquels de réelles réponses ne sont pas attendues, ça nous a pris un bail!). Des sons : des gens qui crient ou parlent (dans une langue qui ressemble drôlement à du chinois selon moi!), des klaxons, des chiens qui jappent, des coqs qui coqoricottes, des cochons qui « cochonnent » (La question du jour : quel son fait le cochon?!), la radio à tue-tête, des enfants qui jouent, des karaokes ou les futurs stars académiciens des Philippines hurlent leurs états d’âmes (y paraît que c’est grâce à ces boîtes à chansons que le taux de suicide est bas aux Philippines,…théorie d’un de nos fellow volontaires!). Des odeurs de : sueur (à 30 degrés à l’ombre fallait s’y attendre), de poulets qui grillent à tous les coins de rues, de brochettes sur le barbecue (ne me demandez pas de quoi : c’est jaune, étroit et tout en colimaçon! Non je n’ai pas goûté et je n’y compte pas pour l’instant et non je ne crois pas que ce soient des légumes maman), de poissons frais chauffés par le soleil, de viandes qui faisandent, de pisse (ils pissent partout : sur les roues des voitures, au coin des maisons…après tout pourquoi se priver? Ils ne se la gèlent pas et oubliez ça les toilettes publiques ici!), de savon (ils sont très proprets, toujours bien mis et bien propre, un vrai mystère dans cette ville de poussière et de bouette!). Une ville grouillante de vies (humaine et animale surtout, pas beaucoup de végétal au premier coup d’œil à tout le moins.) quoi!
Aussi étonnant que ça puisse paraître, après quelques temps on s’y fait à tout ça. On commence par identifier certains endroits clés (le bon resto pas cher, climatisé et pas bondé, le café internet avec connexion haute vitesse, la vendeuse de légumes - toujours la même question de s’apprivoiser mutuellement- et le Gaisano, soit le seul magasin « comme chez-nous » et bien sûr le bar- à la fin même plus besoin de la commander notre San Miguel, elle apparaît comme par magie), ensuite on détermine la route à suivre pour se rendre du points A au points B (quel jeepney prendre, ou débarquer est-ce qu’on marche jusque là,…).
Après quelque temps de ce manège, on dirait que la connexion entre nos yeux et notre cerveau se fait de nouveau. Comme si la ligne n’était plus surchauffée par toutes les informations fournies par nos autres sens… Et tout d’un coup on voit : le ciné au deuxième étage d’une bâtisse qui n’a l’air de rien, un petit magasin de cossins faits main, le petit café de coin de rue d’où on peut tout observer, le sari-sari (dépanneur). C’est comme si on découvrait la ville de nouveau.
Voilà ou j’en suis, mais j’imagine qu’après la vue, l’ouie me reviendra de même que la parole!!! En fait, je ne m’inquiète pas trop et je pense bien qu’un jour je serai aussi à l’aise ici que dans n’importe quelle ville du Québec,…c’est mon sixième sens qui me le dit!