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29.10.04

Ang among balay sa Iligan* 



Finalement, la voici, notre résidence. Elle est située dans le baranguay San Miguel à quelques pas de la route nationale. La vue du grenier donne sur les montagnes et la bananeraie. Notre maison en rangée fait partie d'un petit complexe de 3 unités et en plus de 5 dortoirs: Le Lep-Lep Boarding House. Lep Lep est en charge de l'harmonie des lieux et s'assure que tout va bien.

Le quartier est très vivant car on y retrouve au moins 3 écoles de nursing (les infirmières sont la principale exportation des Philippines) l'un des beaux parcs de la ville avec tennis, basket et volley. Heureusement pour nous, pas de cochons, de chiens ou de coqs ni de karaoke dans les environs donc nous pouvons faire la grasse matinée. Dans la cour avant, il y a des bananiers et un manguier.

Et l'intérieur? Trois chambres à coucher (vous pouvez donc passer une semaine avec nous...) dont une au grenier, une grande pièce au rez-de-chaussée où on retrouve la cuisine et le salon, deux salles de bain et finalement la dirty kitchen, un nouveau concept pour nous. La dirty kitchen est à l'arrière de la maison et c'est la que l'on fait le lavage, le sechage, le nettoyage des poissons et des durians.

Maintenant il ne manque que les meubles. Si tout va comme prévu, ils arriveront pour la plupart la semaine prochaine. Le lit est déjà arrivé. En fait nous avions commandé un lit au chauffeur de tricycle, la semaine passée lors de l'achat du matelas. Cette semaine, il nous a livré les morceaux et pendant deux heures, toute sa famille a assemblé ledit lit dans notre chambre à coucher. Ce lit-là ne bougera pas de la chambre de sitôt, il est en bois massif et pèse une tonne....

Une fois aménagé, je vous promets un petit vidéo de la maison, question d'utiliser toutes les avantages d'internet.

* Ang among balay sa Iligan : Notre maison à Iligan

26.10.04

Sommaire: Mois 1 



Eh oui, déjà un mois que nous sommes arrivés (selon le compteur). Il serait donc bien de vous résumer brièvement nos aléas pendant ces 30 derniers jours.

Partis le 22 de Montréal, nous sommes arrivés à Manila le 24 septembre.
Formation culturelle et professionnelle avec VSO pendant la première semaine à Manila. On apprend à magasiner.

Après une semaine, on rejoint notre port d'attache, Iligan City sur l'ile de Mindanao (le petit point rouge sur la carte dans l'entête)

Une semaine de formation sur la culture de Mindanao et les projets de VSO-Toscadar. Rencontre des collègues.

Trois semaines de cours de langues: une semaine de Maranao et deux de Cebuano (il en reste encore deux...)

Entre-temps, nous avons trouvé un décent logement (la raison derrière le silence-web, segurado).

Après un mois, les vendeurs au marché commencent à nous reconnaître. Les jeepneys arrêtent devant l'entrée du bureau (c'est même difficile d'aller plus loins :).

Ratez pas la suite.

20.10.04

Urbanités cagayanaises 


Les temps libres sont nombreux avec des cours de langues 4 heures par jour. Nous avons donc amplement le temps d’explorer Iligan. Avec 48h de liberté pendant la fin de semaine, il y a suffisamment de temps pour élargir nos connaissances de la région.

Première virée : Cagayan de Oro : 400 000hab. Capitale de la province de Misamis Oriental à 2 h de bus de Iligan. Il fut un temps où Cagayan de Oro n’était qu’un centre régional, dans l’ombre de Iligan, la grande ville industrialo-portuaire. Les fermetures successives des entreprises à Iligan ont causé une migration croissante vers Cagayan de Oro, la transformant en une ville plus active.

Cagayan de Oro est maintenant plus imposante qu’Iligan. Le centre-ville y fait plusieurs « blocs ». On retrouve tous les avantages de la grande ville de même que ses inconvénients. Le passage des étrangers est, semble-t-il, plus fréquent donc nous pouvons presque passer inaperçus quoique cela peut être difficile quand le groupe comprend deux grands de 6 pieds et, que la foule moyenne atteint le 5 pieds 4.

Nous sommes allés à Cagayan avec un volontaire des Pays-Bas basé a Iligan et travaillant ici comme biologiste marin. Il est arrivé à Iligan il y a environ 6 mois. L’autre géant du groupe est aussi néerlandais, il travaille à Malaybalay (autre ville) en développement de micro-entreprise. Nous avons tenté de les suivre dans la consommation d’alcool mais nous avons dû nous avouer vaincus après quelques San Miguel!

Contrairement à Iligan qui est industrielle, Cagayan de Oro est plutôt commerciale. Les grandes chaînes sont présentes, quatre grands malls et une plaza centrale appelé ici Golden Friendship Park (ou Divisoria, c’est selon) qui les vendredis et samedis soirs devient le lieu d’une fiesta populaire en plein air. Une fois les averses rafraîchissantes passées, les golden cagayanais sortent les chaises et les tables de plastique, allument leur BBQ et y font griller des brochettes. Sur un kilomètre, la population reprends ses droits sur les voitures tout en créant un bouchon géant autour du secteur. Une ambiance style « Prince-Arthur » sans restaurants grecs. En fait, ce n’est pas les commerces qui installent leur terrasses mais plutôt des petits commerçants des quartiers environnants qui s’installent la nuit venue.

Tout au long de la nuit, ça fourmille, la faune locale nocturne arpente les rues et ruelles autour de Divisoria allant de bar en bar pour chanter leur chanson préférée et prendre une bière entre amis. Au matin, les voitures reprennent contrôle des rues jusqu’au prochain vendredi.

Ainsi malgré tout son béton (qui vient probablement d’une des trois cimenteries de Iligan) Cagayan de Oro mérite à juste titre son surnom de City of Golden Friendship.

Pendant notre séjour à Cagayan de Oro, nous avons logé au réputé City Plaza Inn à quelques pas de la Divisoria. La matrimoniale est à 350 P (8,10 CAD) mais il a fallu insister pour l’obtenir car les draps pour lit double étaient au lavage. Ou bien est-ce parce que sa fenêtre donnait sur l’entrée d’un karaoke ouvert toute la nuit… Toujours que notre amie la souris semblait, elle, fort peu dérangé par la musique! Le buffet est également très à la mode. On peut manger sans fin pour 100 P (2,30 CAD).

18.10.04

Maayong buntag* 

Apprendre une langue, c’est apprendre des mots, des verbes une structure de phrase, bien sûr, mais tellement plus encore! Surtout quand vient le temps d’apprendre le Cebuano (ou Visayan, c’est la même chose mais il y a une connotation politique derrière le choix du mot –on ne se sauve jamais de la politique!- puisque Cebu est l’île la plus riche et peuplée de la région des Visayas, région des Philippines. J’opterai ici pour Cebuano puisque c’est le nom qu’utilise notre maestra, mais je ne sais pas si c’est correct!).

Si nous avons commencé notre cours de Cebuano en ce lundi 18 octobre, nous observons ce langage depuis quelques temps déjà. Je dis bien observer car ce dialecte est non seulement oral mais aussi, et surtout, non-verbal. Pour être « blunt » comme disent les anglos, les grimaces font partie de la langue!!! Par exemple, pour dire bonjour il faut regarder l’autre dans les yeux et lever les deux sourcils en même temps, on répond à ceci en faisant de même. Un autre exemple, lorsque quelqu’un vous demande le chemin, vous devez indiquer la direction avec vos lèvres, ainsi si c’est à gauche puis à droite vous commencez par faire une grimace à gauche, ensuite vous swingez vos lèvres à droite…imaginez lorsque vous devez aller tout droit, ensuite à droite, ensuite à gauche!, ou encore lorsqu’un gars trouve une fille jolie, il la regarde, lève les sourcils et fait une moue à la Mitsou. Toute qu’une gymnastique faciale ce langage, je vous le dis! Si au début on trouvait toute ces grimaces plutôt étonnantes et rigolotes, maintenant on les faits …et on rigole toujours! Évidemment, il faut aussi ajouter le sourire qui est essentiel ici. Aucun air bête, ou si peu. C’est fort agréable le matin lorsque nous prenons le jeepney (bus de ville) de voir tout ses visages souriants, ça vous débute une semaine sur les chapeaux de roues!

Une autre rigolote, en meranao frère aîné se dit : « kaka a mama » kaka pour aîné et a mama pour mâle!
*Maayong buntag = Bon matin

13.10.04

Assalamu Ailakum 



Jeudi matin, la lune annonce le début du Ramadan aux Philippines. En plein durant nos cours de Maranao, la langue des Maranaws, une population musulmane importante près de Iligan. Les Maranaws sont environ 300 000 dans les provinces de Lanao del Sur, de Lanao del Norte et dans la ville de Marawi sur les bord du lac Lanao (Lanao en maranao veut simplement dire "lac"). C'est la minorité musulmane la plus importante de Mindanao.

Déjà 12 heures de cours et nous avons appris à nous présenter et à échanger sur nos familles. Le réseau familial est un concept très important chez les Maranaws et selon notre professeur, la filiation régit beaucoup les relations personnelles. On apprend donc des phrase du type "Aden ka isa ka pagari aken a baebay odi na baebaling sekaniyan sa canada". Ou simplement: J'ai une soeur et elle vit au Canada.

Le maranao est une langue orale qu'un anthropologue ou un lexicologue a décidé de transposer à l'écrit. L'alphabet est le même que nous mais quelques lettres sont absentes; leur sons étant inconnus des Maranaws. Les mots sont transcrits au son comme terak et adbaysir (Des suggestions?)et on y retrouve beaucoup d'importations espagnoles (para), anglaises (bolontir) et malaises (dowa polo').

D'ici vendredi, on devrait être capable de négocier au marché (padi'an) pour nos légumes et fruits. Et, pour en ajouter, lundi, nous entreprenons les leçons de visayan, la langue usuelle des Iliganons. MonaLinda, notre professeur nous a assuré que le maranao et le visayan ont des similarités mais quelques grandes variations.

Entretemps Salamat!

11.10.04

Tinoga : la cascade cachée 

La région d’Iligan est réputée pour ses cascades et ses chutes. Vingt-trois selon l’office de tourisme. Le développement des sites devrait apporter un peu de tourisme dans la région selon Donnabelle. Elle nous a confirmé qu’en restant une année à Iligan, on aurait la chance de visiter toutes les attraits touristiques de la région.

Première expédition : la cascade de Tinoga. Tinoga en visayan signifie cachée et vous comprendrez.

Après 5 km de route à travers les cocotiers et les bananiers, nous sommes arrivés à l’entrée du site. Un panneau annonçe que la cascade se trouvait 365 marches plus bas et, recommande de s’assurer que nous pourrions remonter sans problème. Plus nous descendions plus la forêt prenait sa place. Rendus au fond du gouffre, nous avons cette vue sur Tinoga. Il fait 10 degrés de moins qu’à Iligan et l’eau est fraîche et idéale pour une baignade.

Le plus dur a été de remonter les marches et d’arriver en haut essoufflé et en sueur. Malheureusement il n’y avait pas de douche à l’arrivée…

8.10.04

Balay por rent 

La crise du logement ne sévit pas qu’à Hull ou Montréal, elle est présente aussi à Iligan. Malheureusement les journaux ne renferment pas de petites annonces donc nous devons arpenter les rues des barangays et demander aux gens s’il n’aurait pas de balay por rent. L’équipe de VSO nous a guidé à travers le dédale de Iligan nous suggérant des secteurs sécuritaires et nous indiquant le secteur avec de mauvais éléments. Pas grand chose de disponible en comparaison avec le printemps dernier selon les autres volontaires. La demande est forte donc l’économie d’Iligan doit bien s’améliorer comme nous disait Gerry, un propriétaire avec qui nous avons discuté après qu’un voisin nous ait suggéré son nom.

Le choix est peu varié. La maison en rangée semble être très à la mode. De petits compounds de trois à quatre unités autour d’un jardin ou d’un stationnement se retrouvent un peu partout. Nous avons visité plusieurs de ces compounds. À chaque fois, nous étions reçu par les concierges qui nous invitaient à prendre un verre avec eux pour discuter des conditions. Sans oublier le petit en-cas car aux Philippines, toute occasion est bonne pour déguster un petit quelque chose.

Dans d’autre cas, un membre de la famille avait quitté pour l’étranger et la maison était libre. La maison peut se trouver à l’arrière de celles de la grand-mère et du père mais aussi dans de riches quartiers de la banlieue de Iligan que nous n’imaginions pas. Ainsi en discutant avec Mister Sanchez pour savoir s’il y avait des maisons libres dans son quartier, il nous a suggéré de visiter celle de son fils parti aux States. La maison un peu en retrait de la ville était une véritable villa de Beverly Hills. Trois étages en marbre, au premier il y avait une cuisine complète et une dirty kitchen ( pour le poisson et le durian), une salle à manger, trois chambres et un salon ouvrant sur une mezzanine. Au deuxième, une salle d’exercices avec cinq d’appareils, deux chambres et une chambres des maîtres avec un lit d’eau et une vraie salle de bains. Le dernier étage tout vitré incluait une salle de jeu avec table de pool, cinéma maison et minibar. Un maison digne d’un ambassadeur mais pas pour des volontaires de VSO (dont la politique est d’être low-key). La maison est à vendre. Pour votre information, le prix est négociable…

Mr Sanchez après avoir compris que notre allocation permettait de louer que la maison de la bonne, nous a suggéré de vivre avec lui et sa femme dans leur grande maison du barangay San Miguel. Bonne idée pour s’intégrer. En discutant autour d’un morceau de durian (Mr Sanchez a aussi un verger de durian et de bananes), on a finalement refusé poliment son offre car il n’y avait pas de place pour cuisiner.

(Note pour les gastronomes : le durian est un fruit asiatique de 2 à 3 kilos qui a une odeur infernale. Une expression filipina dit que « durian smells like hell but tastes like heaven ». Nous sommes d’accord avec la première partie mais pour la deuxième…)

Le résultat de note quête sera dévoilée bientôt.

3.10.04

Dimanche soir à Iligan 

Les premières vibrations d’Iligan sont positives. La ville autrefois industrielle, est maintenant un petit centre régional où il semble bon vivre. Le centre est vibrant d’activité, les quartiers résidentiels, les barangays ont chacun leur spécificité. La ville est coupé par la route nationale du nord au sud et par Quezon Ave. qui va du port aux montagnes. Deux marchés humides (fruits, légumes, poissons et viandes). Le premier restaurant drive-in de Mindanao (un Jollibee). Douze mois pour découvrir Iligan.

Iligan renferme également un joyau des années 50 : le Tourist Inn Bowling Lanes. Un bowling sortie du passé. Semi-extérieur, les quilles sont replacés manuellement et les boules nous reviennent via un système de rails ingénieux. Le bowling à Iligan, c’est du sérieux. Nous avons passé notre dimanche soir à jouer aux petites quilles afin de montrer nos capacité et notre potentiel. Chaque année, VSO et ses partenaires organisent un tournoi de quilles qui durent plus de deux mois entre la fin du Ramadan et la St-Valentin. VSO est très fier de ses nouvelles recrues canadiennes. Déjà, la pression est forte pour la prochaine compétition qui débutera autour du 15 novembre. On vous tiendra au courant des résultats.

2.10.04

En route pour Iligan 


Samedi matin, les rues de Manila sont déjà encombrés de jeepneys et de bus pétaradant pour attirer les voyageurs. Direction : le terminal domestique de l’aéroport pour notre vol vers Cagayan de Oro et Iligan avec évidemment quelques kilos en trop pour l’avion. Nous ne sommes pas les seuls. Il semble bien que les filipinos ne voyagent pas léger. Serait-ce lié aux fameux malls de Manila… La pluie se met de la partie à notre arrivée à Cagayan de Oro. Un déluge qui inondera la piste pendant que nous attendons nos lourds bagages (parlez en aux porteurs…) à l’abri. Le terminal est à aire ouverte; d’un coté ouvert sur la piste où les employés s’affairent à vider la soute et de l’autre attendent derrière un grillage, les parents et amis.

Cagayan de Oro est la ville la plus proche d’Iligan avec toutes les facilités pour accueillir les touristes (incluant un fameux SM mall). Moins de 92 km nous séparent d’Iligan. Cagayan de Oro sera possiblement notre point de chute en cas de manque d’urbanités.

Arrivés, nous sommes installés dans la maison de VSO à Iligan. Une maison en rangée dans le quartier Pala-o près de l’hôpital municipal. Ce sera chez-nous jusqu’à ce que nous trouvions notre domicile.


Avant de partir 


On ne pouvait partir sans une photo de Manille.

Vue d'une partie du quartier Quiapo au centre de Manille à quelques pas du quartier chinois. Les ramboutan étaient en vente à 15 pesos le kilo (40 sous).

1.10.04

Manila: la capitale…. Du magasinage! 


Les Philippines ont été colonisés par les espagnols avant de passer sous la gouverne des Etats-Unis. Les espagnols adorent marcher le long des rues commerciales à regarder les vitrines. Les américains adorent les centres d’achats immenses. Alors les filipinos ont inventé le MegaMall. Un kilomètre de boutiques sur 4 étages à l’air climatisé. Il y a de quoi pour tous le monde et les étrangers qui raffolent de… l’air climatisée. Cette folie commerciale est complétée par de plus petits malls de 200-300 boutiques dispersés aux quatre coins de la ville. Sans oublier les boutiques ayant adresse sur la rue dans les quartiers centraux, les arrières-boutiques du quartier Quiapo et les marchés publics. Une constatation s’impose les filipinos sont des fans du magasinage et de la marche au centre d’achat. Cependant contrairement à Jonquière, Gatineau ou Longueuil, les réunions d’age d’or n’y ont pas lieu.

Question atmosphère à l’intérieur de ces temples du 21e siècle, le bruit est infernal et la foule immense. Le Wish You Merry Christmas joue à tue-tête, pendant que les sapins en polyesters se vendent comme des petits pains chauds. Oui, moins de trois mois avant le temps des Fêtes.

Petit ajout de Geneviève : Cette folie du super marché est assez étonnante surtout considérant le niveau de pauvreté assez élevé des Philippines, peut-être dû en partie au taux étonnamment élevé de natalité et à des politiques fiscales et économiques plutôt surprenantes! La crise financière que subit actuellement le pays n’aide sûrement en rien les centres d’achat. Étonnant donc la survie de ces Mégamalls compte tenu du pouvoir d’achat limité de la majorité des filippinos. De quoi faire retourner Ford dans sa tombe!


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